Le Beauvau de la Sécurité Civile, une initiative visant à moderniser et renforcer le modèle français de sécurité civile.
Beauvau de la Sécurité Civile
Le Beauvau de la Sécurité Civile, une initiative qui vise moderniser et renforcer le modèle français de sécurité civile. Ce modèle, bien qu’efficace, fait face à des défis croissants, notamment en raison du changement climatique et des évolutions sociétales. Pour y répondre, une concertation nationale a été lancée, impliquant les acteurs de la sécurité civile : pompiers, démineurs, élus locaux, AASC, dont la FFSS, et citoyens.
L’ouverture du Beauvau de la sécurité civile s’est tenue le mardi 23 avril en présence de nombreux élus et professionnels. Stéphane Voisin, vice-président de la FFSS, à représenté la FFSS à l’occasion de cette cérémonie.
Cette concertation, voulue par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, se déroulera tout au long de l’année 2024. Elle comprend des tables rondes thématiques, des rencontres sur le terrain, et une enquête en ligne pour recueillir les avis et propositions de tous.
Les thèmes abordés incluent les missions futures de la sécurité civile, la gouvernance et le financement, la résilience, l’attractivité des métiers, et la gestion des crises. Les travaux doivent aboutir à un rapport final fin 2024, avec un rapport intermédiaire attendu en septembre.
Objectif
L’objectif est de définir une nouvelle stratégie de sécurité civile qui répondra aux enjeux actuels et futurs, tout en maintenant l’originalité et l’efficacité du modèle français. Cette démarche participative vise à améliorer la coordination, la préparation et la résilience des services de sécurité civile, en impliquant activement les citoyens et en valorisant l’engagement des professionnels et bénévoles. En outre, des ateliers spécifiques auront lieu dans les territoires ultramarins pour aborder leurs enjeux particuliers.
Le Beauvau de la Sécurité Civile représente un effort collectif et inclusif pour adapter et renforcer le modèle français de sécurité civile. Il prend en compte les nouvelles réalités climatiques, technologiques et sociétales.
BEAUVAU DE LA SÉCURITÉ CIVILE : MÉTHODE DE TRAVAIL, CHANTIERS PRIORITAIRES
Chantier 1 : Quelles missions pour la sécurité civile de demain ?
Riche d’une histoire ancienne qui lie l’État et les collectivités, le modèle français de sécurité civile n’a pas connu de réflexion globale d’ampleur, ni de réforme structurelle au cours des vingt dernières années.
Pour en garantir la pérennité, le défendre et l’adapter aux enjeux de notre temps, ce chantier vise à interroger le modèle français dans l’ensemble de ses composantes afin de définir les contours des missions de la sécurité civile pour les années à venir. Mais aussi définir le rôle de chacun de ses acteurs. Il s’agit d’une revue des missions, ambitieuse et globale, sur un modèle que l’État souhaite conserver dans son originalité modernisée tout en dessinant les contours opérationnels de la sécurité civile de demain.
Chantier 2 : La gouvernance, le financement et les moyens des acteurs de la sécurité civile
Ce chantier a pour ambition de questionner les modes de gouvernance du modèle de sécurité civile. Et plus particulièrement celui des services d’incendie et de secours, notamment au regard de la contribution financière des acteurs. Héritiers d’une histoire institutionnelle et opérationnelle particulièrement riche, qui mêle les compétences de l’Etat et des collectivités territoriales, la gouvernance et le financement des services d’incendie et de secours doivent être interrogés.
De nouvelles sources de financement devront être identifiées et les répartitions actuelles reconsidérées. Ce qui permettra aux SIS d’assurer dans de bonnes conditions l’augmentation permanente de la pression opérationnelle. Ce chantier à vocation globale et sans à priori abordera également le modèle économique des associations agréées de sécurité civile. Inhérents aux missions de la sécurité civile, les moyens mis à sa disposition doivent permettre d’assurer les secours du quotidien, comme de l’exceptionnel, mais également les actions de résilience du territoire et de la population.
Ce chantier vise également à examiner les moyens existants et réfléchir à leur adaptation à nos besoins futurs. Il s’agit aussi de s’interroger sur la mobilisation d’outils complémentaires au regard, notamment, des apports des nouvelles technologies auxquelles les services doivent impérativement avoir recours massivement, s’ils souhaitent maintenir un niveau de performance élevé. Le renforcement des moyens nationaux et de la réserve, l’acquisition ou la location d’un certain nombre de matériels spécifiques, le recours à l’intelligence artificielle seront également à prendre en considération.
Chantier 3 : Une population actrice de sa résilience, un citoyen acteur de la sécurité civile
Si la loi de 2004 a affirmé le principe selon lequel la sécurité civile est l’affaire de tous, le niveau de résilience attendu n’est pas encore atteint. L’ensemble de la population doit s’imprégner de la connaissance des risques, de leurs conséquences, des gestes et des conduites à adopter.
La sécurité civile, par les valeurs d’engagement, de solidarité, d’attention à l’autre qu’elle véhicule, peut être encore davantage un vecteur de cohésion sociale, de citoyenneté et de mieux vivre ensemble. Au-delà des actions qui concourent d’ores et déjà à la diffusion d’une culture du risque au sein de notre société, ce chantier vise à penser le rôle du citoyen comme moteur de la sécurité civile et acteur de la résilience, aussi bien face aux événements du quotidien qu’aux épisodes exceptionnels.
Chantier 4 : Bénévoles, volontaires, professionnels : un modèle de sécurité civile attractif, valorisé et protecteur
Notre modèle de sécurité civile repose avant tout sur l’engagement de femmes et d’hommes au service des autres. Cet engagement sera valorisé et source d’épanouissement, qu’il soit bénévole, volontaire, contractuel, militaire, ou professionnel.
Il est également essentiel de protéger chacun d’entre eux, aussi bien en préservant sa santé qu’en garantissant sa sécurité. Ce chantier a pour ambition d’examiner les conditions d’évolution de l’ensemble des acteurs engagés dans une mission de sécurité civile.
Il sera ainsi l’occasion de s’interroger sur les différents statuts. Il étudiera également les voies et moyens confortant le volontariat, dans toutes ses formes, comme composante essentielle du modèle français de sécurité civile.
Chantier 5 : Pilotage et animation du continuum de sécurité civile.
Parce que la manière la plus efficace d’intervenir face à un risque, c’est de le prévoir, de l’anticiper, de se préparer, l’action de la sécurité civile s’inscrit dans un véritable continuum qui va bien au-delà de la lutte contre les événements. Ce chantier sera l’occasion de s’interroger sur la place de la sécurité civile dans l’écosystème des risques et de leur gestion, que ce soit au plan national, comme local.
Il convient de réfléchir à la meilleure manière de fluidifier, coordonner cette filière, qui comprend à la fois des ministères différents, des services et établissements publics variés. Mais également des collectivités locales et de plus en plus d’acteurs du monde privé, autour du ministère de l’Intérieur comme des préfets. L’objectif de ce continuum est de mieux vivre avec les éléments parce que le territoire aura été aménagé, que les moyens de lutte auront été anticipés, que la population sera préparée et que tout sera prêt pour faciliter au plus vite le jour d’après.
Les acteurs de la sécurité civile sont un maillon indispensable de la gestion des crises et de la politique de sécurité nationale. Si l’échelon local montre toujours sa pertinence, la solidarité entre les collectivités, l’État et l’Europe, les besoins de coordination induits et l’animation des différents niveaux de décision amènent à s’interroger sur les circuits de préparation, d’anticipation et de gestion des crises.